Valorisation de la recherche

« Le principal enjeu des partenariats avec les entreprises dans le cadre de l'Université de Strasbourg, est de développer la place faite aux sciences humaines, sociales, juridiques…»

La valorisation, les contrats de recherche pour l'industrie, les relations aux entreprises, faisaient partie de la culture de l'Université Louis Pasteur, qui avait créé en 1987 un service dédié à ces missions. Des missions moins développées au sein des Universités Robert Schuman et Marc Bloch depuis 2005 à part quelques exceptions. Ouvrir les champs disciplinaires caractéristiques de ces deux universités à la démarche est aujourd'hui la priorité de Jean-Marc Jeltsch, vice-président partenariats aves les entreprises.

Jean-Marc Jeltsch, vous êtes chargé des relations ou des partenariats avec les entreprises depuis 2006, au sein de l'ULP, puis maintenant de l'Université de Strasbourg. Quels changements a apportés le passage de 3 à 1 ?
L'Université de Strasbourg offre surtout des synergies infinies entre les différents champs disciplinaires, valorisables auprès des entreprises. Imaginez un laboratoire qui travaille sur une technologie émergente. Si un lien est fait avec une équipe de sociologues, nous pourrons proposer non seulement la technologie mais aussi son impact sur l'utilisateur, le consommateur. Si, de plus, une unité de recherche en droit est associée aux travaux, l'impact de la nouvelle technologie sur le droit à la propriété, sa légalité, etc sera traité. Traditionnellement, un laboratoire de sciences médicales peut travailler en synergie avec un laboratoire de psychologie à dominante clinique ou non.

Les sciences humaines, sociales et juridiques sont par ailleurs valorisables pour elles-mêmes : traduction, interprétariat, communication, histoire des sciences, sociologie du sport… Les partenariats dans le domaine artistique par exemple, sont susceptibles de générer autant de levées de fonds qu'un labo de chimie ! De grandes universités de SHS, comme Paris I Panthéon -La Sorbonne, ont d'ailleurs une activité « contrat » non négligeable, y compris avec des entreprises privées.

Très concrètement, comment allez-vous procéder ?
Nous ne partons pas de zéro sur cette question : d'abord, les champs disciplinaires des ex-URS et UMB ne me sont pas étrangers, et puis, j'ai déjà monté des projets en partenariat pluridisciplinaire concernant l'ULP, l'USHS (ancêtre de l'UMB) et l'INSA. Un premier travail est de faire connaître le nouveau panel pluridisciplinaire de l'Université de Strasbourg. Un deuxième vise à opérer le rapprochement entre le monde de l'Entreprise et celui de l'Université. Un rapprochement fondé sur le respect mutuel. Les secteurs qui n'ont pas encore développé une culture de coopération avec les entreprises bénéficieront d'un soutien particulier. Nous sommes d'ailleurs en train de recruter au sein du service de valorisation une personne chargée d'affaires ou d'études, dédiée spécifiquement aux sciences humaines, au sens large. Dans l'accomplissement de mes tâches, deux, voire trois collègues chargés de mission seront sollicités et le service de valorisation bénéficiera de l'appui d'un comité, à vocation de conseil, qui sera mis en place au plus tard à l'automne. Nous avons positionné l'Université de Strasbourg dans plusieurs instances de débat, dialogue et prospective sur les plans local, national et international et nous continuerons dans cette voie. Je tiens particulièrement à ce que l'Université soit écoutée et entendue. Charge à elle d'assurer la réciproque avec ses interlocuteurs dans la diversité des interactions.

La crise économique en cours ne risque-t-elle pas d'impacter l'activité de valorisation de l'Université ?

Elle l'impactera nécessairement. A l'ULP, nous avions bien progressé pour le nombre des contrats impliquant des entreprises sur la période 2006-2008, nous étions stabilisés à 400 contrats par an environ (ce qui représente environ 20 millions d'euros de ressources propres). Cette activité va baisser, mais pas durablement, je l'espère. Il faudra proposer des solutions innovantes, par exemple promouvoir l'activité de partenariat avec des regroupements de TPE - PME-PMI. En effet, celles-ci sont souvent démunies pour savoir qui (et comment) solliciter au sein de l'université. Quels labos peuvent être mobilisés, dans le cadre -ou non- des pôles de compétitivité, de compétences ou encore d'excellence rurale, pour permettre de diminuer la charge financière qui pèse sur les acteurs de l'innovation ?

En dehors de cet objectif prioritaire, quels sont vos axes de travail pour ce mandat ?
C'est…le partenariat ! Comme indiqué dans l'intitulé de ma vice-présidence, je me suis donné l'objectif -au risque de me répéter- de faire reconnaître l'université comme un partenaire à part entière du paysage économique local. Grâce à nos labos, nous sommes des fournisseurs potentiels de compétences, de savoirs, de technologies, mais nous sommes aussi un « gros » employeur local, ainsi qu'un « formateur » de personnels qualifiés tant pour les entreprises privées que pour les entités de la sphère publique, dont l'université elle-même… Tout ceci est lié. Plus nos partenariats seront nombreux, divers, inscrits dans la durée et qualitatifs, plus nous serons reconnus comme partenaire à leur côté. A cette fin, je m'efforce de faire que l'université « occupe le terrain », en m'appuyant sur une logique de réseaux nationaux et internationaux, généralistes ou spécialisés. En interne, mes missions se positionnent aussi en complément des actions des autres vice-présidences. Une logique de partenariat ne peut s'inscrire dans la durée sans intégrer l'ensemble des acteurs qui font de l'université un espace unique d'élaboration des connaissances, de leur transmission et de leur diffusion. Enfin, je resterai particulièrement vigilant à ce que l'Université de Strasbourg puisse faire valoir ses droits en toute occasion, dans l'accomplissement de ses obligations.

Propos recueillis par Caroline Laplane

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Panorama 2008 de l'activité contractuelle du service de valorisation

En 2008, le Service de valorisation de l'Université de Strasbourg a mis en place 379 ententes contractuelles pour un montant global de 17,9 M€. Si les financements publics restent la principale source de revenus des laboratoires (12,4 M€), 31% du chiffre d'affaires réalisé en 2008 (soit 5,52 M€) résulte de partenariats engagés avec des entreprises.

Les entreprises françaises et les PME sont les principaux bénéficiaires des compétences et technologies innovantes issues de nos laboratoire.

La grande majorité des partenariats industriels engagés impliquent des entreprises françaises (59% - soit 3,25 M€) mais encore trop peu d'entreprises alsaciennes (9%). De même, il est intéressant de souligner que 50% du volume financier généré résulte de partenariats avec des PME (soit 2,79 M€), 34% avec des grandes entreprises (soit 1,85 M€) et 16% avec des associations, fondations, etc.

Répartiton des contrats (volume) selon le type de partenaire.

L'innovation et le transfert de technologies sont largement financés par des fonds publics


Les fonds publics restent la principale source de financement de projets innovants au sein de nos laboratoires. Ainsi en 2008, la région Alsace a soutenu de nombreux projets innovants ainsi que la formation par la recherche à hauteur de 2,26 M€. Le fonds de maturation Conectus Alsace® (alimenté par des fonds publics : ANR, CUS, Conseil général du Haut-Rhin, Oséo, Région, et géré par Oséo) a également permis de financer de nombreux projets à hauteur de 796 k€ pour 2008.

Comme chaque année, une part importante des financements publics de nos laboratoires provient de la communauté européenne. En 2008, le volume financier généré dans le cadre de projet européen était de 4,74 M€.

Les entreprises financent de plus en plus les projets de recherche innovants sans contrepartie

Alors que les collaborations de recherche et les prestations de services avec les entreprises ont globalement diminué (aussi bien en nombre qu'en volume) entre 2007 et 2008,  plusieurs entreprises ont volontiers investi dans le financement de projets de recherche innovants ou dans la formation par la recherche. Ainsi, nous avons pu observer une hausse de 75% du volume généré par des conventions de financements privés et une hausse de 84% pour la formation par la recherche.

Distribution des contrats par typologie de partenariat

Les sciences de la vie et de la santé et la chimie : deux domaines attractifs pour l'industrie

Répartition des contrats (volume) par domaine

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Le temps d'une pause sandwich pour donner vie à vos projets innovants !

Vous souhaitez monter un projet collaboratif avec un industriel, financer et valider la preuve de concept ou le prototypage de votre invention, transférer votre technologie, créer une entreprise, etc.

Conectus Alsace® et ses partenaires que sont l'incubateur SEMIA et le pôle Alsace Biovalley vous apportent un accompagnement personnalisé et des solutions concrètes pour y parvenir, à travers un panel d'outils, de services et d'actions développés conjointement dans le cadre du cluster Alsace BioValley.

Le paysage de la valorisation et de l'aide à l'innovation ayant considérablement évolué au cours des dernières années, Conectus Alsace® et ses partenaires lancent une campagne de sensibilisation et d'information auprès des chercheurs. Le concept : venir à votre rencontre le temps d'une pause sandwich, pour vous présenter les nouveaux outils mis en place pour faciliter les partenariats public-privés, favoriser l'intégration des étudiants, stimuler l'innovation, et apporter de nouvelles sources de financement pour la maturation des projets en laboratoire. Dans cette optique, un cycle de présentations sera initié sur chaque campus tout au long de l'année, pour rencontrer le plus grand nombre de chercheurs sur leurs lieux de travail.

La première rencontre-débat aura lieu avec les chercheurs de la Faculté de pharmacie le 12 mai prochain de 12h30 à 13h30 (sandwich et boisson offerts - inscription obligatoire par retour de courriel à anne-isabelle.bischoff@conectus.fr avant le 10 mai 2009).

Pour en savoir plus : contactez Anne-Isabelle Bischoff au 03 90 24 12 82.

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Huitième appel à projets du Fonds de maturation Conectus Alsace®

Vous recherchez un financement pour réaliser et valider la preuve de concept ou le prototypage de votre invention, étape nécessaire à son transfert ?

Ne cherchez plus ! Le fonds de maturation mis en place par Conectus Alsace® (www.conectus.fr) en partenariat avec OSEO, vous permettra de mener vos projets innovants à un stade attractif où les industriels pourront intervenir, soit par l'acquisition de la technologie développée, soit par la création d'une entreprise.
Le montant maximum de l'aide accordée est de 120 000 euros. Il est remboursable (100% des retours nets à concurrence du montant financé) en cas de succès des démarches de valorisation entreprises, suite à la maturation du projet.
Pour l'année 2009, Conectus Alsace® organisera deux sessions d'appels à projets. La 8e session d'appel à projets est d'ores et déjà lancée et se terminera le 27 mai 2009. La 9e session d'appel à projet sera clôturée le 26 septembre 2009.
Pour participer à la 8e session, les dossiers de candidature complets devront parvenir par courrier (postal et électronique), signés par l'ensemble des protagonistes, à votre service de valorisation au plus tard le 27 mai 2009.

Pour valider l'éligibilité de votre projet et bénéficier d'un accompagnement dans le montage de votre projet, contactez votre chargé(e) d'affaires.

Pour en savoir plus sur le dispositif du fonds de maturation, n'hésitez pas à consulter les modalités de candidature et/ou contacter Barbara Toscani : barbara.toscani@unistra.fr / 03 90 24 12 89.

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Valorisation de modèles animaux souris/rats

De plus en plus d'entreprises françaises ou étrangères, PME ou grands groupes, font appel aux laboratoires publics de recherche pour mettre en place des collaborations de recherche, acquérir des technologies issues des laboratoires, ou bénéficier de l'expertise ou des outils développés par les scientifiques de l'université, et mis à leur disposition notamment par le biais de plateformes technologiques de service. Actuellement, un nouveau type de besoin émerge parmi les demandes des entreprises : la recherche de nouveaux modèles animaux. Plusieurs sociétés de service recherchent des modèles transgéniques émergeants pour les commercialiser et/ou construire de nouveaux modèles dérivés
Si dans le cadre d'un projet de recherche précis, pour un besoin ponctuel, etc., vous avez été amené à développer des modèles animaux (souris/rats) spécifiques, nous pouvons vous aider à les valoriser auprès de ces entreprises.
Nous vous proposons de tirer partie du temps et du travail investi dans la construction de ces modèles originaux plutôt que de les laisser à l'abandon, une fois votre projet abouti.

Pour plus d'information, contactez votre chargé(e) d'affaires.

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ENTRETIEN

Jean - Marc Jeltsch

Le principal enjeu des partenariats avec les entreprises dans le cadre de l'Université de Strasbourg, est de développer la place faite aux sciences humaines, sociales, juridiques

CHIFFRES EN TÊTE

Les chiffres de la valorisation

379 ententes contractuelles en 2008
17 979 k€ montant total des ententes

Tous les chiffres

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Avant le 18 mai 12h à lactu@unistra.fr pour une parution le 22 mai